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Le blog du Lycée de Coubanao

Transport : Le boycott du Bac de Balinghore ou Le calvaire des voyageurs

17 Avril 2011 , Rédigé par Lycée de Coubanao.over-blog.com

Horaire Dakar-Kalounayes

Plus de deux semaines de grève ou du moins de boycott de la Transgambienne.

En effet, les chauffeurs sénégalais de transport public ont décidé de ne plus passer par la Gambie pour rallier Dakar, la capitale sénégalaise, à partir de la gare routière de Ziguinchor. Même leur rencontre avec le chef de l’état du Sénégal, son Excellence le président Abdoulaye WADE, n’a pas permis de lever le mot d’ordre. Ils dénoncent les tracasseries routières de la part des policiers gambiens durant toute la traversée de ce pays voisin dirigé par le président Yaya DIAMMEH. Toujours selon ces chauffeurs,  il faut tout faire pour éviter des heurts avec ces policiers sinon c’est la célèbre prison de Mansa Konkon. Pour un oui ou un non, c’est des amendes si on est chanceux. Par exemple, disent-ils, si par malheur, vous avez un accident dans le territoire gambien même avec un permis de conduire délivré par un pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO), c’est deux millions de francs CFA d’amende pour récupérer votre véhicule. Nous rappelons que dans les textes qui régissent cette Communauté, il est stipulé dans un des articles, que tout chauffeur ou particulier détenteur d’un permis de conduire délivré par un des pays signataires est libre de circuler dans ces pays concernés. Les termes de l’assurance sont valables pour les pays signataires.

Cette situation fait que les populations de la région de Ziguinchor en particulier sont obligées pour aller par exemple à Dakar, de faire plus de 800 kilomètres au lieu de 425 en passant par Kolda et Tambacounda durant parfois 72 heures. Ce n’est pas la distance parcourue qui pose problème si nous prenons l’exemple de Marseille-Paris, presque la même distance, se fait en 02 heures et 10 minutes en Train à Grande Vitesse (TGV), de Lisbonne au Portugal à Marseille en France en moins de 48 heures par le bus.

Mais d’une part, c’est la vétusté des véhicules qui assurent cette liaison. C’est de vielles carcasses de plus de 10 ans et d’autre part des routes qui ne sont des routes que par leur nom. Le tronçon Tambacounda-Kolda semble être un parcours du combattant pour les voyageurs. Nous vous épargnons des multiples pannes mécaniques du véhicule sans compter les crevaisons de roue qui sont devenues banales. A part les zones côtières, il fait très chaud en cette période de l’année parfois le thermomètre monte jusqu’à plus de 40° surtout vers le sud-est du Sénégal et le centre.

Les conséquences de cette situation se ressentent au niveau de la poche du voyageur. Il faut débourser plus et presque le double pour les véhicules dits « Sept places » pour aller à « Ndakaru ». Pire, les effets commencent à se faire sentir dans la capitale du Sud. Les prix des denrées de première nécessité sont à la hausse. Tout est acheté à Dakar et est acheminé à Ziguinchor par la route. Avec ce contournement, il est évident que les camionneurs ont augmenté les tarifs car les couts ont augmenté surtout pour la consommation de l’essence. D’ailleurs, il est noté une augmentation des prix du transport intérieur dans la région.

Il est possible de contourner la Gambie en construisant des routes dignes de ce nom aux normes internationales pour le désenclavement définitif de la région méridionale. A défaut, mettre à la disposition de cette population déminue un deuxième bateau qui assurera la liaison Ziguinchor-Dakar avec l’actuel navire « Aline Sitoé DIATTA » pour assurer le transport des biens et des personnes. L’avion qui dessert la région pour une durée de  45 minutes demeure encore inaccessible à cause de son prix très élevé.

Le développement de la région de Casamance sera à l’image de ses infrastructures routières. Des  routes et des pistes de production dignes de ce nom peuvent relancer l’activité économique. Pourtant on ne cesse de répéter que c’est le grenier du Sénégal. Mais paradoxalement, par exemple en ce moment, c’est la période des mangues, plusieurs tonnes vont pourrir par faute d’évacuation vers les grands marchés du pays et surtout par manque d‘unités de transformation et de conservation.

Aidez cette région déjà meurtrie par plus de 25 ans de conflit. Une population brave qui malgrè cette situation refuse de baisser les bras. Grâce aux partenaires et aux Organisations Non Gouvernementales, elle continue à croire au développement.

(Lire l’article Grand reportage : A la découverte du village de Boureck pour mieux appréhender l’impact  des infrastructures routières )


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